Lecture drag queen perturbée : un militant d'ultradroite écope de quatre mois de prison

10 octobre 2023 à 8h28 par Marie Piriou

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Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné un étudiant à quatre mois de prison pour avoir perturbé un atelier lecture organisé par des drag queens et pour avoir incité à la haine. C’était le 14 mai dernier à Saint-Senoux.

Le 13 mai dernier, une lecture était organisée près de Rennes par trois artistes drags.
Le 13 mai dernier, une lecture était organisée près de Rennes par trois artistes drags.
Crédit : Photo d'illustration | Envato

Le tribunal de Rennes a condamné lundi à quatre mois d'emprisonnement un militant d'ultradroite qui avait scandé des slogans hostiles lors d'une manifestation contre une lecture pour enfants animée par des artistes drags en Bretagne.

L'ex-étudiant en sciences politiques de 24 ans, qui n'était pas présent lundi au tribunal, a également été condamné à 500 euros d'amende et à verser 800 euros à chacune des trois parties civiles.

Le tribunal l'a reconnu coupable d'organisation d'une manifestation non déclarée, de provocation à la haine en raison de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre, mais l'a relaxé du chef d'injure publique.

 

"LGBT dégénérés" 

Le 13 mai, une vingtaine de membres du groupuscule ultra-nationaliste "L'Oriflamme Rennes", habillés en noir et le visage masqué, avaient manifesté devant la médiathèque de Saint-Senoux (Ille-et-Vilaine) avec banderole et fumigène. La mairie y organisait une lecture par trois artistes drag - habillés respectivement en robot, princesse et escargot -, destinée à des enfants de trois à six ans.

Le jeune homme 24 ans, avait reconnu devant le tribunal mi-septembre qu'il était bien le porteur du mégaphone scandant ce jour-là des slogans comme "moins de trans, plus de France", "LGBT dégénérés" ou "non aux drag queens dans les espaces publics". Il accusait également la mairie de faire des enfants "une chair malléable pour ses délires décadents".

 

L'étudiant déjà condamné

Le jeune homme, ex-leader de l'Action française à Rennes, avait admis aussi être celui qui, sous un pseudonyme, était à la manoeuvre lors de la création de L'Oriflamme Rennes en janvier 2023. Il affirme toutefois s'être "mis en retrait" du groupuscule peu après.

Il avait déjà été condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir brisé la vitrine de la permanence d'un député LREM au Mans.

(avec AFP)