Les banques alimentaires organisent leur collecte ce week-end
Publié : 24 novembre 2023 à 5h07 par Nicolas Mézil
La collecte des Banques alimentaires démarre comme chaque année, le dernier week-end de novembre. Le rendez-vous est donc donné ce vendredi 24 novembre.
Plus de 110 000 bénévoles aux gilets orange sont mobilisés tout ce week-end dans toute la France dans près de 7 500 points de collecte, notamment les grandes surfaces.
L’an dernier, 9 500 tonnes de denrées alimentaires avaient été récoltées, soit l’équivalent de 18 millions de repas. Et il en faudra encore plus cette année, le nombre de bénéficiaires des banques alimentaires a déjà augmenté de 9% par rapport à 2022. Rencontre avec Michel Morin, le président de la Banque Alimentaire des Deux-Sèvres.
Pouvez-vous nous détailler vos besoins, à l’heure actuelle ? Qu’est-ce que vous attendez en priorité pour la collecte de ce week-end ?
Tout d’abord, je précise que c’est un événement vraiment, pour nous, majeur dans l’année. Puisqu’on fait une seule collecte annuelle, toujours fin novembre, pour la Banque Alimentaire. Ce qui correspond, à peu près, à 10% de notre distribution annuelle. Pour parler chiffres, on distribue 800 tonnes de denrées à l’année. Et il nous faudrait, en trois jours, récolter à peu près 80 tonnes de produits (en Deux-Sèvres, ndlr). Nous avons, donc, besoin de purées, de potages, de conserves de fruits et de légumes, de plats cuisinés, de conserves de poisson ou de viande, de la farine, des flocons, tout pour le petit déjeuner, féculents, fruits secs, et puis un peu de biscuits sucrés et de crèmes dessert.
On sait que les Restos du Cœur lancent aussi leur campagne d’hiver cette semaine, ils sont en difficulté parce qu’ils connaissent un nombre de bénéficiaires en forte hausse. Est-ce que, vous aussi, vous avez un nombre de bénéficiaires qui augmente cette année ?
La Banque Alimentaire distribue à nos 35 associations partenaires, réparties dans tout le département des Deux-Sèvres, qui sont principalement Croix-Rouge, CCAS (Centre communal d’action sociale), Secours Catholique et épiceries sociales et solidaires. Effectivement, depuis janvier 2023, nous constatons une augmentation de bénéficiaires d’à peu près 15% au sein du département des Deux-Sèvres.
Cela représente combien de bénéficiaires à peu près ?
Quand on sait que sur l’année, on est à 14 000 bénéficiaires, vous voyez que 15% représente environ 2 000 bénéficiaires supplémentaires. Avec des nouveaux descriptifs en termes de bénéficiaires, on voit de plus en plus de jeunes, de familles monoparentales, des retraités aussi, mais surtout des jeunes.
C’est à cause de l’inflation que l’on constate depuis plusieurs mois ?
Bien sûr ! On est touché par l’inflation, on est touché par l’augmentation de l’énergie, des carburants, de l’électricité… Le prix des produits de première nécessité a énormément augmenté. Donc, effectivement, cela fait que nous sommes également touchés. Puisque la Banque Alimentaire achète, à peu près, 15% de ses produits distribués, vous imaginez bien qu’une augmentation de 15% des produits, une augmentation de 15% des bénéficiaires, avec un budget constant, on peut acheter beaucoup moins.
Vous êtes, donc, aussi impactés par d’autres hausses, comme celle du prix de l’énergie ?
Tout à fait. Puisqu’à la Banque Alimentaire, on a deux sites totalisants à peu près 1 900 m2 avec des chambres froides, etc. L’impact du coût de l’électricité est important. Et puis nos quatre véhicules qui tournent régulièrement, l’augmentation du prix du carburant fait, qu’effectivement, en budget de fonctionnement, on souffre.
Ce week-end, vous serez présents dans combien de points de collecte ?
On sera un peu plus de 1 000 bénévoles qui vont être déployés pendant ces trois jours sur 75 magasins du département des Deux-Sèvres. Et 14 véhicules qui vont acheminer les produits à Parthenay pour être ensuite triés et stockés dans nos entrepôts.