Les Françaises font de moins en moins d'enfants
17 janvier 2023 à 14h58 par Alouette Rédaction
Moins de bébés et des personnes plus âgées: la France compte depuis le début de l'année plus de 68 millions d'habitants, soit une hausse de 0,3% sur un an, toutefois limitée par une baisse de la natalité et un niveau de mortalité élevé.
Au 1er janvier, 68.043.000 personnes vivaient en France, dont 65,8 millions en métropole et 2,2 millions dans les cinq départements d'outre-mer, selon des données publiées mardi par l'Insee.
La croissance de la population est principalement liée au solde migratoire (+161.000 personnes), soit la différence entre le nombre personnes entrées et celles sorties du territoire.
Elle a également été tirée par le solde naturel de la population, la différence entre le nombre de naissances et de décès. Ce solde, qui s'élève à +56.000 personnes, a toutefois atteint son "plus bas niveau depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale", précise l'Institut national de la statistique. Une situation qui s'explique par la combinaison de deux facteurs: un recul des naissances et une hausse de la mortalité.
En 2022, il y a eu 723.000 naissances en France (19.000 de moins qu'en 2021), soit le plus faible nombre sur un an depuis 1946.
Ce recul de la natalité s'explique en partie par la diminution du nombre de femmes de 20 à 40 ans, en âge de procréer.
Mais elle est surtout due à la baisse du taux de fécondité (nombre d'enfants par femme) qui s'est établi à 1,80 enfant par femme l'an dernier, contre 1,84 en 2021.
Ce taux a diminué chaque année entre 2015 et 2020, après avoir oscillé autour de 2 enfants par femme entre 2006 et 2014. Il avait toutefois augmenté en 2021, dans un contexte marqué par les conséquences de la pandémie.
Les femmes sont âgées de 31 ans en moyenne, lors de la naissance de leur premier enfant, contre 29,4 ans, vingt ans plus tôt.
La France restait toutefois en 2020 (dernier comparatif possible) le pays le plus fécond de l'Union européenne (1,82 enfant par femme), devant la Roumanie (1,80).
Prenant acte de la baisse de la natalité, l'Union nationale des associations familiales (Unaf) a appelé le gouvernement à relancer "la politique familiale", en améliorant notamment "l'indemnisation du congé parental" et en créant un "service public de la petite enfance".
"La baisse continue de la fécondité met en péril notre système de solidarité par répartition", a-t-elle également souligné, à l'heure où un projet de réforme des retraites suscite de fortes oppositions.
Vieillissement
L'Insee a comptabilisé 667.000 décès en France en 2022, soit 5.000 de plus qu'en 2021. Leur nombre est à peine inférieur à celui de 2020 (-0,3%), année marquée par l'épidémie de Covid-19 et nettement supérieur à celui de 2019 (+8,8%).
Plusieurs explications à cette mortalité élevée, dont le vieillissement de la population. L'arrivée des générations nombreuses du baby-boom à des âges plus avancés entraîne logiquement une hausse des décès depuis quelques années. En outre, la pandémie s'est poursuivie en 2022 avec le variant Omicron, provoquant des morts supplémentaires. Trois périodes de canicule ont également causé des pics de mortalité.
Au 1er janvier 2023, en France, 21,3% des habitants avaient 65 ans ou plus. Ils n'étaient que 17,1% dans cette tranche d'âge en 2012.
Les moins de 20 ans représentaient eux en début d'année 23,5% de la population et les 20 à 64 ans ans 55,2%.
A noter, 244.000 mariages ont été célébrés en France l'an dernier, un nombre élevé, bénéficiant d'un effet "de rattrapage des mariages reportés en raison de la pandémie", estime l'Insee.
L'âge moyen des mariés de sexe différent augmente régulièrement depuis plus de vingt ans. Il atteint 37,2 ans pour les femmes et 39,6 ans pour les hommes.
En ce qui concerne les couples de même sexe, les femmes se marient en moyenne à 38,5 ans et les hommes à 44 ans.
Le nombre de Pacs est estimé à 192.000 pour 2022, après 209.000 en 2021 et 174.000 en 2020.
Quant à l'espérance de vie à la naissance, elle s'est établie à 85,2 ans pour les femmes et 79,3 ans pour les hommes, soit des niveaux proches de ceux de 2021 et toujours inférieurs de 0,4 an à ceux de 2019, avant la pandémie.
(avec afp)