Les laboratoires d’analyses médicales en grève à compter de ce lundi 14 novembre
Publié : 14 novembre 2022 à 8h08 par Joséphine Point
Plus de 90 % des laboratoires devraient rester fermés pendant 3 jours, selon le syndicat Les Biologistes Médicaux. Seules les analyses urgentes sont maintenues.
Après un mois de bras de fer avec le gouvernement autour du budget 2023 de la Sécurité sociale, les syndicats de biologistes franchissent une nouvelle étape et appellent à une "grève illimitée" des laboratoires d'analyses médicales à partir de ce lundi 14 novembre.
La ponction ne passe toujours pas. Depuis l'annonce, fin septembre, des 250 millions d'euros d'économies à réaliser de gré ou de force dans leur secteur, les biologistes libéraux s'alarment d'un "coup de rabot" et s'y opposent par tous les moyens.
Redoutant une baisse de tarifs pérenne, ils ont d'abord proposé une taxe exceptionnelle du même montant, au titre des profits engrangés grâce aux tests Covid. Faute d'accord, ils ont ensuite arrêté de transmettre les résultats de ces dépistages au fichier national SI-DEP, perturbant le suivi de l'épidémie pendant une semaine.
Une grève qui s'annonce très suivie
Le mouvement, qui devrait durer au moins trois jours, est aussi porté par les grands groupes de laboratoires privés (Biogroup, Cerba, Eurofins, Inovie, Synlab), ainsi que par le réseau des Biologistes indépendants (LBI). Plusieurs syndicats d'autres professions ont également apporté leur soutien aux biologistes, dont les onze organisations regroupées au sein des Libéraux de santé ainsi que les médecins de l'UFML.
Mais l'exécutif campe sur sa position. "Je maintiens la cible, cela aboutira", a affirmé la semaine dernière François Braun, ministre de la Santé, estimant qu'"avec un excédent brut de 3 milliards, ils peuvent faire un effort de 250 millions".
Un soutien au Sénat
Les biologistes ont toutefois reçu le renfort du Sénat lors de l'examen du projet de budget de la Sécurité sociale. Épousant leur revendication, la Haute assemblée a voté un amendement transformant cette "baisse pérenne en contribution exceptionnelle de 250 millions d'euros en 2023".
Une main tendue qui "rouvre la voie à une solution négociée", jugent les biologistes libéraux. Au gouvernement et à l'Assemblée nationale de "se saisir de cette opportunité", ont-ils argué.
(avec AFP)