Les médecins généralistes crient leur ras-le-bol
1er décembre 2022 à 6h53 par Bastien Bougeard
Un appel à la grève à destination des médecins généralistes a été lancé ces 1er et 2 décembre en France. Certains vont manifester à Paris pour manifester leur mécontentement. Le mouvement s’annonce très suivi.
Ils sont plutôt réputés pour leur sagesse. Mais-là, ils en ont marre et vont le faire savoir. Les médecins généralistes sont appelés par plusieurs organisations syndicales à faire grève ce jeudi 1er et vendredi 2 décembre. Les griefs sont nombreux.
Un mouvement inédit depuis 7 ans
Antoine Soubieux, médecin généraliste à Joué-lès-Tours et membre du syndicat Union française pour une médecine libre (UFML), a choisi de fermer son cabinet le temps de la grève et d’aller manifester à Paris avec ses confrères. "Ça fait neuf ans que je suis dans la profession et nous avons de plus en plus de travail qui pèse sur notre activité de médecin". Pour ce praticien, la situation est arrivée à un point de non-retour. Plusieurs détails se sont accumulés pour l’inciter à se mettre en grève. D’abord la surcharge administrative. "Nous passons notre temps à justifier et faire de l’administratif : faire un arrêt de travail, un certificat médical, justifier des jours enfant malade... Tout ce temps passé sur de l’administratif, c’est du temps en moins pour les patients, or nous voulons consacrer plus de temps au médical".
Le projet de loi de financement de la sécurité sociale décrié
Autre motif de colère pour ce représentant de l’UMFL en Centre-Val de Loire, le projet de loi de financement de la sécurité sociale. Ce projet pourrait permettre aux infirmiers de pratiquer des actes que les médecins libéraux peuvent dispenser. "Ça peut provoquer un mauvais suivi de l’état de santé du patient, alerte-t-il. En ville, nous connaissons leur pathologie, leur histoire de vie, l’environnement. Certains problèmes de santé comme les troubles psychiques sont souvent abordés en fin de consultation. Nous risquons de perdre cette qualité de suivi, car ils n’oseront pas se confier à des personnels paramédicaux".
Une majoration de l’acte de base demandée
Enfin, les médecins généralistes demandent aussi une majoration de leur acte de base. Actuellement, de 25 euros, ils demandent qu’il soit revalorisé à 50 euros. Cette majoration pourrait permettre : "de créer un choc d’attractivité pour la profession qui manque de bras, selon le Docteur Antoine Soubieux. Puis dans un deuxième temps cela pourrait nous permettre d’investir dans le recrutement de personnel comme des secrétaires médicale ou du matériel par exemple". Notons que c’est la première fois que les médecins généralistes se mobilisent depuis 2015 et la loi Touraine, à l’époque, c’était pour s’opposer à la généralisation du tiers-payant.