Les sapeurs-pompiers recherchent des volontaires

6 octobre 2023 à 8h25 par Joséphine Point

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Le constat est sans appel : la France a perdu 7 000 sapeurs-pompiers volontaires en vingt ans.

Sapeurs-pompiers
Crédit : illustration Envato - DR

La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) tient son assemblée générale ce vendredi 6 octobre à Toulouse. Parmi les grands sujets abordés : le recrutement de sapeurs-pompiers volontaires, alors que la France en a perdu 7 000 au cours des vingt dernières années.

"Le réseau de volontariat s'essouffle, les jeunes n'ont plus trop envie de s'engager, l'engagement est vu comme une contrainte", égrène Claude Kleinmann, volontaire depuis 45 ans dans le Bas-Rhin.

Chez les plus jeunes, l'idée de devenir pompier ne passionne plus. "C'est même difficile de recruter des JSP", relève Zoé Joseph, animatrice dans les Deux-Sèvres d'une section de ces "jeunes sapeurs-pompiers" âgés de 11 à 18 ans. "La dernière fois que nous sommes allés dans un collège, les jeunes nous disaient bonjour mais ne nous posaient pas de questions", déplore-t-elle.

 

Une baisse d'attractivité liée au Covid-19

Au sein des brigades qui n'ont pas eu de cluster sur le territoire, donc moins sollicitées, les sapeurs-pompiers volontaires "ont redécouvert qu'ils ont une famille, des enfants", explique Marc Riedel, sociologue et lui-même sapeur-pompier volontaire. Pas étonnant donc, selon lui, si l'on observe désormais "une baisse de la disponibilité", et plus particulièrement "entre 18h et 22h, le moment où on est avec sa famille. C'est presque non négociable", note-t-il au cours d'une des conférences du congrès, qui se tient jusqu'à dimanche.

"On voit l'évolution : jeudi de l'Ascension, il faisait beau, je crois que beaucoup ont choisi barbecue et famille parce qu'on n'était pas assez nombreux pour les interventions", illustre de son côté Bastien Coriton, conseiller départemental de la Seine-Maritime et sapeur-pompier volontaire.

 

Recruter et fidéliser

Pour stopper l'hémorragie, la FNSPF s'est donné pour objectif le recrutement de 50 000 volontaires d'ici à 2027. Ils étaient un peu moins de 200 000 fin 2021.

"La nouvelle génération recherche un sens à ses activités, et nous avons un sens qui est noble. À nous de le valoriser", martèle Valérie Leclerc, responsable des ressources humaines au service départemental d'incendie et de secours (Sdis) de Haute-Garonne. Il faut "montrer qui on est, quelles sont nos valeurs et être plus humains", souligne-t-elle, convaincue de l'impératif de "moderniser" les méthodes pour "recruter et fidéliser".

(avec AFP)