Menace sur les producteurs de sel de la côte atlantique

Publié : 6 mars 2022 à 7h31 par Denis LE BARS

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La commission européenne est sur le point de valider un label bio qui concernerait l’ensemble des producteurs de sel, y compris les industriels dont les méthodes d’extraction sont contestées par les sauniers et paludiers.

Les marais salant de Noirmoutier
Les marais salant de Noirmoutier
Crédit : Alouette|DLB

Après quatre ans de procédure, la commission européenne est en passe de valider ces prochains jours un label bio destinée à la vente du sel. Même si tout n’est pas encore déterminé dans les détails, on se dirige vers une attribution de ce label à l’ensemble des sources de production. Ce à quoi s’opposent les sauniers et paludiers de la côte atlantique. Ces derniers vendent du sel non transformé, collecté manuellement dans des marais salants, selon une méthode  reposant sur les effets conjugués du soleil, du vent et des marées. Quoi de plus naturel et de plus respectueux de l’environnement.

Des mines de sel

Mais la grande majorité du sel produit dans le monde provient de la terre. Il s’agit de gisements souterrains. Pour Elisabeth Wattebled, présidente de la coopérative des producteurs de sels de Noirmoutier, on parle là de méthodes d’extraction qui ne sont pas respectueuses de l’environnement. Productrice elle-même, elle explique que le sel issu de la terre fait par la suite l’objet de « lessivages », ce qui lui ferait perdre une grande partie de ses oligo-éléments (magnésium, calcium, …).

Effacement d’une singularité

En disposant d’un label bio, le sel produit industriellement bénéficierait, en termes d’image et de communication, d’un argument de vente comparable au sel de l’atlantique. « Si tout le monde peut bénéficier d’un label bio, quelles que soient ses méthodes de production, ce label n’a plus lieu d’être ». C’est constat est dressé par Elisabeth Wattebled, dans l’attente de la décision de Bruxelles.