Menhirs détruits dans le Morbihan : une enquête ouverte par le parquet de Lorient

Publié : 16 juin 2023 à 14h21 par Joséphine Point

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À Carnac (Morbihan), une trentaine de menhirs, dont certains seraient les plus anciens de Bretagne, ont été rasés afin de construire un magasin de bricolage.

Destructions des menhirs à Carnac
Crédit : Illustration Envato - DR

Une enquête a été ouverte à Lorient après la destruction de 39 menhirs à Carnac, dont la valeur fait débat, lors d'un chantier de construction d'un magasin de bricolage.

Cette enquête, contre X, fait suite à une plainte reçue lundi de l'association Koun Breizh dénonçant "une destruction volontaire de patrimoine archéologique", a indiqué le procureur de la République Stéphane Kellenberger. Elle a été confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de Lorient.

L'association Koun Breizh (Souvenir breton) a précisé dans un communiqué commun avec Sites & Monuments que cette autre association de défense du patrimoine se joignait à cette plainte.

Les deux associations estiment "que toute la lumière doit être faite pour identifier les failles qui ont conduit à la destruction des monolithes et établir les responsabilités de chacun". Elles assurent également condamner "fermement les menaces dont le maire de Carnac a été victime et (ne) porter aucune accusation dans ce dossier".

Koun Breizh et Sites & Monuments réclament également à la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, l'ouverture d'une "mission d'inspection administrative".

 

Un dossier complexe

L'affaire avait éclaté début juin quand Ouest-France avait révélé l'existence d'un billet de blog, publié sur le site internet de Sites & Monuments et rédigé par un archéologue amateur de Carnac, affirmant qu'une quarantaine de petits menhirs avaient été détruits dans un chantier de construction d'un magasin de bricolage.

La Direction régionale des affaires culturelles de Bretagne avait souligné dans un communiqué le "caractère encore incertain et dans tous les cas non majeur des vestiges".

Le maire de la commune, Olivier Lepick, avait reconnu pour sa part "une erreur administrative" mais qui ne serait "pas le fait de la commune" qui a respecté la législation selon lui. Le domicile de l'élu, par la suite menacé de mort sur les réseaux sociaux, a été placé sous la protection de la gendarmerie, sur décision du sous-préfet de Lorient. Des tags avaient également été inscrits sur la façade d'entrée de l'église de la commune.

Deux partis autonomistes bretons, le Parti Breton et l'Union démocratique bretonne, ainsi que le député Les Républicains des Côtes-d'Armor, Marc Le Fur, avaient également demandé que soit déclenchée une enquête pour définir les responsabilités.

(avec AFP)