Monique Olivier, ex-épouse de Michel Fourniret, condamnée à la perpétuité

20 décembre 2023 à 7h54 par Joséphine Point

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Elle était jugée pour sa complicité dans l’enlèvement, la séquestration et le meurtre de trois jeunes femmes et jeunes filles âgées de 9, 18 et 20 ans.

Monique Olivier
Crédit : Archive INA | France 2

Après trois longues semaines d'audience et plus de dix heures de délibéré, Monique Olivier a été condamnée ce mardi 19 décembre par la cour d'assises des Hauts-de-Seine à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 20 ans, pour sa complicité dans trois enlèvements et meurtres commis par son ex-mari Michel Fourniret.

"La peine de la réclusion à perpétuité est juste, adéquate, et proportionnée à l'extrême gravité des faits où l'implication (de Monique Olivier) est totale", a lu le président de la cour Didier Safar.

"Nous espérons enfin que ce verdict va apaiser petit à petit notre souffrance" et "rendre une dernière dimension humaine à Joanna, Marie-Angèle et Estelle", a déclaré Estelle Poisson, demi-soeur d'Estelle Mouzin par alliance, à l'issue du procès.

Marie-Angèle Domèce, 18 ans, Joanna Parrish, 20 ans, et Estelle Mouzin, 9 ans : les trois victimes du tueur en série ont bien été enlevées, séquestrées, tuées, avec la complicité de Monique Olivier, a jugé la cour, qui a aussi reconnu sa complicité pour le viol de Joanna Parrish, et la tentative de viol sur Marie-Angèle Domèce.

"Monique Olivier repart avec la même peine" avec laquelle elle est arrivée devant cette cour, "mais avec une nouvelle déclaration de culpabilité dans trois affaires", a réagi son avocat Me Richard Delgenes.

La tête baissée, les yeux mi-clos, l'accusée de 75 ans n'a pas réagi à la lecture du verdict.

 

Une "absence d'humanité"

"C'est particulièrement éprouvant de voir (...) cette absence d'humanité avec cette personne, c'est quelque chose d'incompréhensible", a déclaré Éric Mouzin. "Ces dernières semaines ont été une épreuve, des nuits courtes, des doutes, des expositions à l'horreur", a abondé Estelle Poisson.

Les larmes aux yeux, Roger Parrish, le père de Joanna Parrish, s'est lui aussi exprimé après le verdict, ce qu'il avait peu fait ces trois dernières semaines : "elle était autant responsable du meurtre de notre fille et des autres victimes innocentes" que Fourniret, a-t-il dit. Non seulement elle n'a rien fait pour les aider mais elle a activement encouragé et participé" aux crimes.

 

"Je demande pardon"

La voix hésitante, Monique Olivier s'est présentée tout au long du procès comme la victime de son ex-mari, décédé en détention en 2021.

Répétant inlassablement "je ne sais pas" ou "je ne me souviens plus" quand elle était interrogée sur les faits, Monique Olivier n'a apporté aucun nouvel élément tangible concernant les sévices infligés à Estelle Mouzin ou l'emplacement des corps de la petite fille et de Marie-Angèle Domèce, jamais retrouvés.

Lors du dernier jour de son procès, Monique Olivier a présenté ses excuses aux familles des victimes : "Je demande pardon, tout en sachant que c'est impardonnable tout ce que j'ai fait. Je regrette tout ce que j'ai fait".

En 2008, la cour d'assises des Ardennes avait déjà condamné Monique Olivier à la perpétuité pour complicité dans quatre enlèvements et meurtres de son mari. Puis elle avait écopé de 20 ans de réclusion 10 ans plus tard à Versailles, toujours pour complicité, dans un meurtre crapuleux cette fois. Elle avait été condamnée au total à 30 ans de sûreté lors de ces deux précédentes condamnations, et ne sera donc libérable qu'en 2035.

 

(avec AFP)