Mort de l’ancien Premier ministre italien Silvio Berlusconi

Silvio Berlusconi, le magnat des médias qui a dirigé l'Italie durant neuf ans, est mort ce lundi 12 juin à 86 ans des suites d'une leucémie. Surnommé "l'immortel" pour sa longévité en politique, le sénateur et homme d'affaires, qui a profondément marqué le paysage politique de son pays avait été récemment hospitalisé pour une infection pulmonaire.

Soigné à l'hôpital San Raffaele de Milan pour une leucémie, il y était entré vendredi après y avoir déjà effectué de multiples séjours. Selon les médias italiens, il ne répondait plus ces derniers temps au traitement anti-cancéreux.

Le 5 avril, le milliardaire avait déjà été hospitalisé pendant six semaines dans ce prestigieux établissement pour traiter un état de faiblesse lié à une infection pulmonaire mais ses médecins avaient révélé qu'il souffrait de leucémie chronique. Il s'était adressé début mai à ses sympathisants pour la première fois, dans un message vidéo, depuis sa chambre d'hôpital, assis derrière un bureau avec la bannière du parti et le drapeau italien derrière lui.

Le parcours de cet éternel revenant, dont la mort politique fut maintes fois annoncée à tort et encore élu sénateur en 2022, se confond avec l'histoire italienne des 30 dernières années.

Une figure politique, des médias et du sport italien

Né le 29 septembre 1936, Berlusconi a débuté son ascension à Milan dans le BTP, mais c'est dans le secteur de la télévision que l'entrepreneur, doté d'un bagout à toute épreuve, exprime son génie créatif de grand communicant en inventant la TV paillettes des années 1980, mettant en avant des femmes dénudées pour plaire au grand public. 

Sa fortune, grâce aux revenus générés par la télévision, lui a permis d'investir dans des clubs de foot. Silvio Berlusconi a présidé pendant 31 ans l'AC Milan, qui a remporté cinq fois la Ligue des champions sous son ère, avant de vendre en avril 2017 à des investisseurs chinois. Depuis 2018, il était le propriétaire de l'AC Monza. 

Premier ministre à trois reprises entre 1994 et 2011, il était sénateur et président de son parti de droite, Forza Italia, un partenaire mineur du gouvernement de coalition de la Première ministre d'extrême droite Giorgia Meloni. Au total, l'ancien premier ministre a passé 3 340 jours à la tête de l'Italie durant sa vie. 

Adoré ou détesté, la carrière de l'amateur assumé de femmes beaucoup plus jeunes que lui a été marquée par des scandales et des problèmes juridiques qui, au cours de la dernière décennie, se sont concentrés sur les procédures liées à ses fameuses soirées sexuelles "Bunga Bunga". M. Berlusconi devait encore répondre d'accusations dans le procès dit du "Rubygate", du nom d'une mineure invitée à un de ses soirées. Acquitté pour prostitution de mineure, il était encore en procès pour subornation de témoin dans un volet de cette affaire.

L'octogénaire, dont la dernière compagne Marta Fascina était de 53 ans sa cadette, avait encore fait scandale en décembre 2022 quand il avait promis à ses joueurs du Monza d'amener "dans le vestiaire" un "car de putes" en cas de victoire.

Si lui restait populaire chez une partie des Italiens, son parti Forza Italia, une machine à gagner les élections qu'il avait fondée en 1994, a suivi son lent déclin, passant de presque 30% des voix aux législatives de 2001 à 8% en 2022.

Silvio Berlusconi était l'un des hommes les plus riches d'Italie, avec une fortune évaluée début avril par Forbes à 6,4 milliards d'euros. 

(avec AFP)