Nantes : 4 ans de prison requis pour l’ex-directrice de La Folle Journée

10 mars 2023 à 8h14 par Joséphine Point

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Joëlle Kerivin était jugée jeudi 9 mars pour abus de confiance et détournement de fonds publics.

Nantes : 4 ans de prison requis pour l’ex-directrice de La Folle Journée
Crédit : capture d'écran | Facebook | @La Folle Journée de Nantes | Romain Charrier, Le Clack

Quatre ans de prison assortis d'un sursis probatoire ont été requis par le parquet de Nantes contre Joëlle Kerivin, l'ex-directrice du festival de musique classique "La Folle Journée". Elle aurait détourné 232 000 € de la société organisatrice du festival et 61 000 € de l’espace Simone de Beauvoir qu’elle présidait.

"Quatre ans, même si bien sûr, c'est quatre ans avec sursis, c'est signe que le parquet estime que les faits sont largement constitués et qu'il n'y a pas d'excuses à trouver à Madame Kerivin", a expliqué Emmanuel Cheneval, avocat de René Martin, le fondateur de "La Folle Journée".

Les réquisitions sont "sévères" et "soulignent bien, à la fois la gravité en termes de montant, mais aussi la gravité qui tient compte du fait que Madame Kerivin a visiblement organisé un système pour échapper à tous les contrôles et trahir la confiance de tous ses partenaires", a-t-il ajouté.

"Elle avait mis en place ce qu'on appelle "un système de cavalerie", c'est-à-dire qu'elle ponctionnait de l'argent, qu'elle remboursait avec de l'argent qu'elle re-ponctionnait (...) et comptablement, ça peut passer", a indiqué Me Cheneval.

La ville de Nantes avait porté plainte pour irrégularités comptables et attendait "de savoir où avaient disparu ces plus de 300 000 € d'argent public, de fonds publics prélevés par Mme Kerivin. On a un début d'explication, dans des vêtements (...) dans des brushings", a indiqué Christophe Boog, l'avocat de la ville.

 

"J’ai perdu pied"

Tout au long de l'audience, Joëlle Kerivin s'est confondue en excuses expliquant avoir "fait n'importe quoi" et "commis l'irréparable".

"J'ai perdu pied partout, à tous les niveaux" et "j'ai abîmé des gens qui me sont très chers", a également expliqué Mme Kerivin, qui est poursuivie pour des faits survenus entre 2014 et 2021.

Le parquet a demandé d'obliger Joëlle Kerivin à indemniser les victimes. Il a par ailleurs requis un an de prison avec sursis simple et 12 000 € d'amende pour le commissaire aux comptes, également poursuivi dans cette affaire.

Le jugement est attendu pour le 4 mai prochain.

(avec AFP)