Nantes : un troisième patient va être greffé d'un bras bionique

18 mars 2023 à 9h48 par Alexis Baudin

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Véritable prouesse médicale, le docteur Edward De Keating Hart va réaliser pour la troisième fois la greffe d'un bras bionique à un patient. L'opération doit avoir lieu ce lundi 20 mars.

Nouvelle prouesse médicale à nantes avec la troisième greffe d'un bras bionique
Crédit : illustration Envato

Le chirurgien de la main et des nerfs périphériques du Centre de la Main de la Clinique Jules Verne à Nantes, Edward De Keating Hart, va réaliser pour la troisième fois une greffe d'un bras bionique.

En 2018, le domaine médical Français assistait à une prouesse médicale. Pour la première fois dans notre pays, un patient se faisait greffer un bras bionique. Grâce à une prothèse bionique, le patient retrouve de la mobilité et préserve davantage son autonomie. 

Une nouvelle fois le patient sera équipé d'une prothèse de bras bionique grâce à la technologie "Targeted Muscle Innervation". Cette procédure chirurgicale innovante redirige les signaux du cerveau provenant des nerfs sectionnés lors de l'amputation. Elle permet ainsi aux patients de contrôler leurs prothèses par la pensée. 

Ce lundi 20 mars 2023, Edward De Keating Hart va réaliser pour la troisième fois ce type d'opération, après 2018 et 2021. Cependant, l'intervention est cette fois beaucoup plus complexe que les deux premières. Ici, la greffe se fait beaucoup plus haute sur le bras puisqu'elle est au niveau de l'épaule.

 

"On est obligé de sélectionner les patients"

Le docteur explique que "l'intervention consiste à réactiver des nerfs qui sont endormis dans l'épaule du patient. Grâce à la réactivation de ses nerfs, il va pouvoir réutiliser sa prothèse avec beaucoup plus de fluidité et de naturel". Avec une amputation aussi haute, cela signifie que l'opération sera plus longue et plus complexe, avec une durée d'au moins huit heures

Le chirurgien ne sera pas seul pour intervenir, il sera assisté de deux collègues. 

L'opération vise aussi à faire progresser la prise en charge du handicap. En effet, ce type d'opération coûte très cher, environ 80 000 euros. Malheureusement c'est très peu pris en charge par la Sécurité Sociale. 

Nicolas Kraszewski, le patient de cette intervention chirurgicale, souhaite "ouvrir la voie à d'autres. Cela ne pourra se faire sans l'appui de notre système de santé, afin que ces opérations et ce matériel ne soient plus un luxe inabordable"

Le docteur Edward De Keating Hart avoue même que "c'est un facteur limitant. On est obligé de sélectionner les patients à cause de ça"