Six policiers en conseil de discipline après le féminicide de Mérignac

Publié : 4 janvier 2022 à 10h40Fabienne Lacroix

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Six policiers passent ce mardi devant deux conseils de discipline à Bordeaux et à Paris dans le cadre de la procédure administrative ayant suivi le féminicide de Mérignac, le 4 mai 2021. Une femme avait été tuée par balle avant d’être brulée vive en pleine rue par son époux.

Voiture police
Crédit : Archives

Quatre officiers et commissaires, dont le Directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) en Gironde Martin Levrel, sont convoqués à Paris tandis que deux brigadiers le sont à Bordeaux.

Il est reproché à ces deux brigadiers, un homme et une femme, "des manquements administratifs", a expliqué Eric Marrocq, secrétaire régional Alliance, qui assure que "l'étude du dossier en commission de discipline permettra de lever les doutes quant à leur impartialité et leur professionnalisme".

"Ils ont bien reçu leurs convocations (...), ils ont accepté de comparaître. Ils vont essayer de passer tant bien que mal les fêtes et ont hâte de laver leur honneur", a ajouté le responsable syndical.

Parmi les quatre supérieurs hiérarchiques convoqués à Paris, trois hommes et une femme, figurent, outre le DDSP, le commandant de la Division ouest et son adjointe ainsi que le commissaire de Mérignac.

Le 4 mai, dans cette ville de la banlieue de Bordeaux, Chahinez Daoud avait été blessée par balle avant d'être immolée par le feu dans la rue par son mari violent dont elle était séparée. Condamné pour des faits de violences conjugales, ce dernier, qui venait de sortir de prison, avait de nouveau menacé son épouse. Elle avait déposé une plainte deux mois avant d'être tuée.

En septembre, un rapport de l'IGPN, la "police des polices", avait établi que des fautes ou erreurs d'appréciation avaient été commises par plusieurs agents dans le cadre de ce féminicide qui avait déclenché une vague d'émotion.

Plus tôt dans l'été, le Canard Enchaîné avait révélé que le policier de Mérignac qui avait pris la plainte de Mme Daoud le 15 mars avait été condamné le 10 février à huit mois de prison avec sursis probatoire par le tribunal correctionnel de Bordeaux pour "violences habituelles sur son ex-conjointe". Un conseil de discipline s'était réuni en septembre à Bordeaux pour examiner son cas.

Selon des sources syndicales, le fait que ce gardien de la paix a été privé par le tribunal de son droit d'éligibilité pendant un an a conduit à sa radiation de la police nationale.

Autre conséquence de cette affaire, l'ancien DDSP de Gironde Patrick Mairesse a été sanctionné d'un blâme, sans convocation disciplinaire, selon ces mêmes sources. Il avait été remplacé dans cette fonction en mars par M. Levrel, devenant directeur zonal de la sécurité publique.

(AFP)