Pénurie de médicaments : où en sommes-nous dans l’Ouest ?

Alors qu’en novembre dernier les pharmaciens alertaient sur une baisse des stocks d’amoxicilline dans les officines, la pénurie de médicaments pour enfants s’est étendue à d’autres produits début décembre. À l’approche de la fin du mois, nous faisons le point sur la situation.

Il y a plus d’un mois, les professionnels de la santé, notamment les pharmaciens parlaient de "fortes tensions d’approvisionnement" d’amoxicilline. Ce médicament est souvent prescrit aux enfants, notamment pour les traiter contre la bronchiolite qui est beaucoup plus virulente cette année.

La pénurie ne s’est pas arrêtée à ce produit, puisque début décembre, c’est au tour du Doliprane 2,4 %, un autre antibiotique pédiatrique, de manquer dans les officines.

Un mois plus tard, où en est la situation dans les pharmacies de l’Ouest ?

Elle est toujours au même stade, selon Philippe Ferron, le co-président du syndicat des pharmaciens d’Ille-et-Vilaine. D’après ce dernier, toutes les pharmacies sont touchées, notamment les 300 boutiques du département. Celles-ci s’approvisionnent auprès de deux fournisseurs principaux qui sont également au maximum de leurs capacités.

Quels sont les médicaments les plus en manque ?

"Il s’agit du Doliprane, du Paracétamol en sirop, de l’Amoxicilline en sirop…Une grande partie des antibiotiques pédiatriques dans l’ensemble", précise Philippe Ferron.

Mais pas seulement, puisque leurs équivalents pour adultes manquent également à l’appel. Plus précisément, les pharmaciens sont limités à n’en commander que quelques boîtes par jour. Cependant, la situation n’est pas aussi grave que pour les produits pédiatriques, même si elle reste "tendue".

Y a-t-il des alternatives possibles pour remédier à la pénurie ?

Dans les cas où plus aucun médicament destiné aux enfants n’est disponible, les pharmaciens se dirigent vers les antibiotiques pour adultes qu’ils "diluent avec un protocole précis à suivre", ajoute le co-président du syndicat d’Ille-et-Vilaine.

Cependant, cette solution n’est pas durable, puisqu’elle contribue également à aggraver la situation concernant les médicaments pour adultes.

Il arrive alors que les patients ne puissent s’approvisionner en officines. "Dans ces cas-là, on leur conseille de voir avec leur médecin, ou on les dirige vers d’autres confrères à proximité. Mais ce sont des procédures longues et qui ne peuvent pas toujours aboutir puisque les patients repartent parfois avec un soin qui n’est pas celui qu’on leur a prescrit".

Cette crise va-t-elle durer ?

"On en a encore pour tout l’hiver, au moins janvier et février", estime Phillipe Ferron. En somme, cela va continuer temps que les virus du Covid-19, de la grippe et de la bronchiolite continueront de se propager comme ils le font depuis début décembre.

Ces virus sont d’ailleurs l’une des causes de la pénurie de médicaments puisqu’ils créent une plus forte demande.