Séismes : une souscription de la Fondation de France en Poitou-Charentes

27 juillet 2023 à 17h04 par Denis LE BARS

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Près d’un mois et demi après les séismes des 16 et 17 juin, la Fondation de France lance une collecte de dons pour la rénovation des églises endommagées par les tremblements de terre.

Une souscription de la Fondation de France pour aider les communes sinistrées
Une souscription de la Fondation de France pour aider les communes sinistrées
Crédit : Une souscription de la Fondation de France pour aider les communes sinistrées

Hasard du calendrier, un nouveau séisme (d’environ 3.5) est enregistré ce jeudi 27 juillet en Poitou-Charentes, alors que la Fondation de France lance une souscription. L’objectif est d’aider financièrement les communes dont les églises ont été endommagées par les secousses. Soit une dizaine en Deux-Sèvres et en Charente-Maritime.

Pierre-André Masteau est l’un des responsables de la Fondation de France en Poitou-Charentes.

Pouvez-vous nous expliquer pourquoi la Fondation du patrimoine a lancé cette campagne pour restaurer des églises endommagées ?

Tout simplement parce que c’est notre mission. La Fondation du patrimoine a pour mission la restauration du patrimoine bâti ou naturel, que ça soit propriétés de communes ou de particuliers. Tout naturellement, la délégation régionale de Poitou-Charentes ne pouvait pas ne pas essayer d’accompagner les sinistrés suite aux séismes du mois de juin. C’était naturel de pouvoir les accompagner, comme la fondation l’a fait au moment de l’incendie de Notre-Dame de Paris.

Ça représente une charge trop importante pour les collectivités, c’est bien cela ?

C’est, malheureusement, un sujet que nous connaissons bien. Les communes sont généralement complètement démunies par rapport aux coûts de restauration de leurs églises. Donc nous intervenons souvent dans un schéma classique d’accompagnement sous forme d’un appel aux dons, d’appel au mécénat populaire. Habituellement, on prend du temps avec les communes pour les accompagner. Là, on n’est pas du tout dans un schéma classique, on est dans un schéma d’urgence. Puisque suite aux séismes, il y a quand même des églises qui sont, non seulement, fermées mais qui risquent de s’écrouler. Certaines ont des toits béants, il y a des structures qui sont terriblement endommagées. Donc là, on est vraiment dans un schéma d’urgence et c’est dans ce schéma d’urgence que nous intervenons.

Combien avez-vous recensé d’édifices endommagés ?

En Deux-Sèvres et en Charente-Maritime, nous avons dix communes qui signent cette convention, donc dix églises. On s’est concentrés sur les églises avec les communes. Ça ne veut pas dire qu’on laisse tomber les particuliers. Puisque, là aussi, nous intervenons. C'est une autre opération, ça fait partie aussi des outils que nous mettons à disposition pour la restauration du patrimoine. Mais là, nous avons des délégués territoriaux qui rencontrent des particuliers pour leur proposer un autre outil qui est le label pour les aider, justement, à restaurer leur patrimoine privé. Ce sont deux choses différentes. Mais, effectivement, les séismes ont impacté indifféremment des églises, des bâtiments communaux, mais aussi des propriétés privées. On le sait, malheureusement.

Comment avez-vous fait le lien, justement, avec les communes ? Ce sont elles qui sont venues vers vous ou c’est vous qui êtes aller les chercher ?

Il y a eu les deux cas de figure. Parce que sur le territoire du Poitou-Charentes, nous avons développé une politique de maillage du territoire. Nous avons des délégués territoriaux dans les communautés de communes de chacun des départements. Du coup, on est de plus en plus connus puisqu’on a, bien sûr, des contacts avec les élus. Donc quand on était bien identifiés ou le délégué territorial était bien identifié, il y a eu des échanges naturels. Quand ce n’était pas le cas, nous avons pris contact avec les communes.

Combien ça coûte de restaurer une église en fonction des dégâts qu’elle a subis ?

A ce stade, c’est quasiment impossible de répondre à cette question. Parce qu’il y a autant de réponses possibles qu’il y a d’églises. Donc là, on a dit dix églises touchées dans cet appel aux dons, il y aura dix réponses et la problématique c’est la durée des expertises. On arrive dans un schéma d’urgence et, donc, au fil du temps les choses vont se déterminer. Mais là, les expertises ne sont pas complètement terminées. C’était au moins de juin, on est encore au mois de juillet, donc on n’a pas les réponses à cette question. En fonction des églises, on peut avoir quelques centaines de milliers d’euros, comme des millions d’euros de travaux pour chacune d’entre elles. L’appel aux dons sera une contribution qui ne règlera pas le financement des travaux de l’ensemble. Il y a des églises qui sont classées, donc, la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles), le ministère de la Culture va aider aussi. Les départements aident aussi. Donc c’est l’ensemble de ces soutiens qui vont permettre à ces communes, qui malheureusement n’ont pas les moyens de le faire seules, j’espère de remonter et de faire face à ces séismes.

Comment peut-on donner ?

Il suffit d’aller sur le site de la Fondation du patrimoine. L’identification du lieu, parce que quand on arrive sur notre site, il y a une carte géographique et comme on est sur la délégation régionale Poitou-Charentes, on a localisé à Poitiers puisque c’est l’ancienne région Poitou-Charentes. Donc on arrive sur « SOS séisme, sauvons nos églises », on peut ensuite faire un don en ligne, on peut aussi envoyer des chèques à l’adresse qui est indiquée. C’est très simple et tous ces dons sont défiscalisés, d’où l’intérêt de pouvoir mener cette opération. Et puis, au-delà des dons des particuliers ou des entreprises qui peuvent aussi donner, la fondation va donner des coups de pouce supplémentaires. Puisque nous avons des ressources grâce à des mécènes. Donc nous allons donner un coup de pouce à cet appel aux dons groupé. Comme l’appel aux dons est groupé, une fois que la collecte sera réalisée, nous attribuerons aux communes un prorata de cette collecte, en fonction des travaux qui seront à réaliser. Donc ce sera le prorata des travaux de chacune des communes.

Jusqu’à quand peut-on faire un don ?

Une collecte est ouverte, en général, plusieurs années. Elle s’ouvre toujours avant le début des travaux et elle dure pendant la durée des travaux. Donc là, la collecte peut être ouverte pendant plusieurs années. L’objectif, c’est de permettre aux donateurs de pouvoir bénéficier de plusieurs années fiscales pour pouvoir faire des dons réguliers et de défiscaliser chaque année leurs dons.

(retranscription M. Le Gac)