Télétravail : vers des amendes administratives pour les entreprises récalcitrantes
Publié : 28 décembre 2021 à 14h40Arnaud Laurenti
Le gouvernement souhaite imposer aux entreprises récalcitrantes à la mise en place du télétravail des amendes administratives, a annoncé la ministre du Travail Elisabeth Borne aux partenaires sociaux au cours d'une visioconférence mardi.
"La ministre a annoncé aux partenaires sociaux qu'elle souhaitait proposer un amendement au projet de loi pour mettre en place des sanctions plus dissuasives et plus rapides (de nature administrative)", a fait savoir le cabinet de la ministre à l'issue de la réunion.
"Des amendes administratives pour les entreprises récalcitrantes seront introduites par amendement dans le projet de loi" qui va transformer le pass sanitaire en pass vaccinal, a rapporté Michel Beaugas, secrétaire confédéral Force ouvrière.
"Quand les entreprises ne jouent pas le jeu, aujourd'hui, cela passe par des sanctions pénales. C'est long et, pour simplifier cela, des sanctions administratives vont êtres proposées. L'idée, c'est de le mettre en place pour les entreprises qui ne jouent vraiment pas le jeu du télétravail, pas quand il y a un désaccord sur telle ou telle fonction dans un service", a complété Cyril Chabanier, président de la CFTC.
Un nouveau protocole publié d'ici à jeudi
"Les remontées de l'Inspection du travail montrent que certaines entreprises restent réfractaires" à la mise en oeuvre du télétravail telle que la prévoit le protocole national en entreprise (PNE), a souligné le ministère.
Une nouvelle version de celui-ci va être publiée d'ici à jeudi, comportant une "obligation de télétravail de 3 jours par semaine en moyenne pour les postes qui le permettent, pendant trois semaines, à compter du 3 janvier", comme l'a annoncé lundi le Premier ministre Jean Castex. En outre, "est demandé aux entreprises qui le peuvent d'aller au-delà et de porter le télétravail à 4 jours par semaine lorsque c'est possible", précise le ministère.
Comme l'a souligné à plusieurs reprises le ministère, cette "obligation" découle de la nécessité pour l'employeur de veiller à la santé de ses salariés, inscrite dans le code du travail, même si sa traduction concrète dans chaque entreprise relève des directions des entreprises, si possible dans le cadre du dialogue social.
La CGT-TEFP, premier syndicat des agents de l'inspection du travail, réclamait de longue date un durcissement du cadre légal concernant le télétravail, dénonçant la faiblesse des sanctions encourues et le manque d'effectifs pour contrôler les entreprises.
La ministre n'a pas précisé quel pourrait être le montant des amendes, cette question étant en cours d'arbitrage.
(avec AFP)