Tourisme : le bel été français

29 août 2023 à 16h19 par Fabienne Lacroix

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Le gouvernement dresse le bilan de l’été 2023 en France.

La plage des Conches à Longeville-sur-Mer (Vendée)
La plage des Conches à Longeville-sur-Mer (Vendée)
Crédit : Archives

L’inflation et la flambée des tarifs hôteliers n’auront pas plombé la saison estivale 2023, selon les premiers chiffres présentés ce mardi par la ministre déléguée au tourisme, Olivia Grégoire.

En juillet et août, la fréquentation a été "globalement stable" par rapport à l'an dernier, selon l'enquête d'Atout France, ADN Tourisme et onze comités régionaux du tourisme, réalisée par Opinion Way et publiée mardi. Près de 7 français sur 10 (67%) sont partis en vacances - pour des week-ends ou des longs séjours - et 88% d'entre eux sont restés en France.

Au final, la saison devrait être un peu meilleure que celle de 2022, une fois intégrée la fréquentation de septembre, qui s'annonce bonne. Le bilan sera affiné début octobre.

Entre météo capricieuse et budget contraint, les Français ont un peu moins opté pour le littoral et privilégié des séjours plus courts cet été, tandis que les touristes étrangers sont revenus.

 

Moins de dépenses

Si, malgré l'inflation, les Français ont "sanctuarisé leurs vacances", il ressort de l'enquête qu'ils ont "cherché à mieux maîtriser leurs dépenses": 27% ont "déclaré avoir moins consommé dans les restaurants" et la durée moyenne de séjour est tombée à 8 jours contre 9 l'an dernier.

"Face à des prix parfois jugés assez élevés, le comportement des Français a évolué", a relevé la ministre : "ils sont toujours allés au restaurant, mais ont souvent consommé un peu moins ou autrement", plébiscitant les campings et les locations entre particuliers, dont la fréquentation grimpe respectivement de 2% et 11,8%.

Les campings "restent accessibles, mais les gens ont pris des mobiles homes moins chers, ils ont tiré sur toutes les dépenses : le porte-monnaie a été moins ouvert que d'habitude", selon Nicolas Dayot, président de la Fédération de l'hôtellerie de plein air.

A contrario, dans les parcs d'attraction comme le Futuroscope ou le Parc Astérix, "les dépenses par visiteur ont été en hausse" par rapport à 2022, car "c'est du très court séjour, d'un ou deux jours, où les gens se font plaisir", d'après François Fassier, directeur industriel de Compagnie des Alpes, qui gère ces deux sites.

Dans les hôtels, où le revenu par chambre a flambé de "30% dans certaines régions par rapport à 2019", la fréquentation a reculé d'environ 2%, selon la ministre, qui en appelle "à la responsabilité de tous, en matière de prix", à l'approche de la Coupe du monde de rugby et des JO-2024.

Les plateformes de location devront "d'ici fin 2023" signaler sur leur site les locations trop chères par rapport au marché, a-t-elle rappelé.

Soulignant que la campagne et la montagne, destinations plus abordables, ont attiré davantage cet été, François de Canson, président d'ADN Tourisme, qui fédère les organismes institutionnels, demande, lui aussi, de "faire attention au rapport qualité-prix qui devient l'arbitrage central pour les vacances".

Comme d'habitude, le littoral a attiré la majorité des vacanciers français. Sur les 20 destinations qui ont concentré plus de 55% des nuitées, 18 étaient en bord de mer et 2 à la montagne, a-t-il précisé.

 

Les touristes étrangers de retour

Côté touristes internationaux, la France, devenue première destination touristique mondiale avec un record de 90 millions de touristes étrangers accueillis en 2019, avant la pandémie, devrait en accueillir plus de 80 millions en 2023, engrangeant "entre 64 et 67 milliards d'euros de recettes", selon les prévisions.

"La clientèle internationale a été la locomotive de l'été 2023" et, en juillet, "le nombre d'arrivées en provenance des Amériques a retrouvé son niveau de 2019", a relevé Caroline Leboucher, directrice générale d'Atout France.

Quant aux touristes d'Asie-Pacifique, par rapport au "niveau pré-pandémique", "le retrait n'est plus" que de "41% en juillet et 44% en août" pour les arrivées aériennes, a-t-elle détaillé.

(avec AFP)