Tours Volley-Ball : l'emblématique Pascal Foussard va tirer sa révérence

Publié : 15 avril 2024 à 10h52 par Marion Galard avec AFP

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Il était joueur, entraineur puis dirigeant au sein du club depuis 43 ans.

Tours volley-ball
Crédit : Alouette | BB

L'actuel directeur général délégué aimerait prendre sa retraite, à la fin de la saison, sur un 28e titre pour le Tours volleyball (TVB), opposé depuis dimanche 14 avril à Chaumont en demi-finales du championnat.

"Pour le club. Moi, je ne suis presque pas à un titre près... Surtout, je n'ai jamais eu d'objectif personnel, c'est impossible quand on travaille sur le long terme. On a des objectifs ‘de club’" affirme Pascal Foussard, aujourd’hui âgé de 63 ans.

Ils n'étaient pas forcément si élevés quand il est devenu le directeur sportif du TVB - "un poste qui n'existait alors pas dans le volley français" - en 1999 après y avoir effectué toute sa carrière de joueur, entamée en 1981. Et l'avoir entraîné "deux ans et demi", "pas trop mon truc".

Monté en première division en 1994, Tours attendra neuf ans avant de décrocher son premier trophée, la Coupe de France.

 

27 titres

Avec Foussard aux commandes, il fait ensuite une véritable razzia : 26 autres titres, dont six doublés championnat-Coupe de France (le dernier en 2023) et deux coupes d'Europe, la Ligue des champions 2005 et la Coupe de la CEV (C2) en 2017.

Cette dernière, enlevée au set en or décisif contre les Italiens de Trente, dans une "ambiance surnaturelle" à domicile, demeure l'un des meilleurs souvenirs de Foussard.

Mais c'est la participation précoce, dès 2000, à la Ligue des champions qui a "fait grandir" le club et le dirigeant, ce dernier se souvenant : "les clubs italiens m'ont alors ouvert leurs portes".

 

"On n’a plus les moyens de suivre les Polonais et Italiens"

En 2005, "les planètes sont alignées" et Tours remporte la Ligue des champions (la dernière soulevée par un club français) chez les Grecs de Thessalonique, avec dans ses rangs "des stars qu'on ne peut plus avoir" comme le Bulgare Vladimir Nikolov ou le libéro des Bleus Hubert Henno.

"Depuis une dizaine d'années, on ne fait que survivre parce que financièrement on n'a plus les moyens de suivre les Polonais et Italiens. On a atteint économiquement notre plafond de verre", regrette Foussard.

En cause, des recettes partenariats (60% du budget du TVB) et billetterie, proches de la saturation, ainsi qu'une érosion des subventions allouées par les collectivités. Et d'une manière globale, "un système économique pauvre" en l'absence de droits télévisés et de recettes transferts.

 

Objectif : titre olympique

Tours en particulier, et les clubs français en général, ne sont pour les meilleurs joueurs qu'un "tremplin" vers de meilleurs contrats, déplore le dirigeant, qui s'apprête à tirer sa révérence avec un peu d'amertume. Celle de devoir batailler auprès des collectivités locales pour faire avancer la cause du TVB, alors que le club est devenu "le porte-étendard" sportif d'une ville au départ sans culture volley, davantage tournée vers le basket (champion de France 1976 et 1980).

Une fois l'aventure TVB terminée, il restera à cet Orléanais qui "a la Touraine ancrée" en lui un dernier défi, en tant que manager de l'équipe de France, lancée à Paris dans la défense de son titre olympique.