Ukraine : l'Union Européenne discute "en urgence" de nouvelles sanctions contre Moscou
Publié : 4 avril 2022 à 11h18 par Arnaud Laurenti
Des centaines de corps de civils ont été découverts dans la région de Kiev, notamment à Boutcha, ont indiqué les autorités ukrainiennes.
L'UE discute en "urgence" de nouvelles sanctions contre Moscou, réclamées notamment par la France et l'Allemagne, après la découverte d'un grand nombre de corps de civils dans la région de Kiev, notamment à Boutcha, a indiqué lundi le haut représentant de l'UE Josep Borrell.
L'UE "condamne dans les termes les plus forts les atrocités rapportées commises par les forces armées russes dans plusieurs villes ukrainiennes occupées, qui ont maintenant été libérées", ajoute M. Borrell dans un communiqué.
L'armée russe a démenti avoir tué des civils à Boutcha, assurant s'en être retirée le 30 mars et accusant l'Ukraine d'avoir fabriqué les images "à l'intention des médias occidentaux".
La Russie dément
La guerre, intense, a fait, a minima, des milliers de morts et contraint à l'exil près de 4,2 millions d'Ukrainiens, à 90% des femmes et des enfants, depuis l'invasion russe le 24 février.
L'AFP avait vu samedi les cadavres d'au moins 20 hommes portant des vêtements civils dans une rue de Boutcha, reconquise cette semaine par les troupes ukrainiennes. L'un d'eux avait les mains liées, les corps étaient éparpillés sur plusieurs centaines de mètres. "C'était l'enfer (...). Dieu nous a sauvés", a déclaré un homme dans la ville.
Les corps de 57 autres personnes ont été retrouvés dans une fosse commune à Boutcha, a déclaré dimanche le chef des secours locaux, en montrant à une équipe de l'AFP ce site.
"Ces images sont un coup de poing à l'estomac", a réagi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken sur la chaîne CNN.
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a dénoncé une "brutalité inédite en Europe depuis des décennies". Le président français Emmanuel Macron a affirmé que "les autorités russes devront répondre de ces crimes".
À Genève, l'ONU a estimé que la découverte des corps à Boutcha soulevait "de sérieuses questions quant à de possibles crimes de guerre".
"À la lumière des provocations haineuses des radicaux ukrainiens à Boutcha, la Russie a demandé une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU lundi 4 avril", a tweeté l'ambassadeur adjoint de la Russie aux Nations unies Dimitri Polianski.
La président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé dimanche les dirigeants russes de "tortures" et de "meurtres" après la découverte à Boutcha, dans la région de Kiev, de fosses communes et de centaines de corps de civils.
Moscou a démenti avoir tué des civils. Le ministère russe de la Défense a affirmé que les images de cadavres dans les rues de la ville étaient "une nouvelle production du régime de Kiev pour les médias occidentaux".
Une responsable du gouvernement américain a dénoncé la demande de la Russie au Conseil de sécurité.
"La Russie a recours au même scénario que pour la Crimée et Alep: forcée de défendre l'indéfendable (ici, les atrocités de Boutcha), la Russie demande une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU de façon à feindre l'indignation et à demander des comptes", a tweeté la responsable de l'Agence américaine pour le développement international (USAid), Samantha Power, ancienne ambassadrice de son pays aux Nations unies.
"Personne n'y croit", a-t-elle ajouté.
(avec AFP)