Ukraine : Macron accuse Poutine et réclame une France et une Europe plus indépendantes
Publié : 3 mars 2022 à 8h22 par Arnaud Laurenti
"Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie" a rappelé le chef de l'État.
Emmanuel Macron a affirmé mercredi que Vladimir Poutine était "seul" à avoir choisi la guerre contre l'Ukraine et a réclamé "des décisions historiques"pour rendre la France et l'Europe "plus indépendantes", en particulier pour assurer leur défense.
L'Europe "doit accepter de payer le prix de la paix, de la liberté, de la démocratie" et "investir davantage pour moins dépendre des autres continents", a-t-il demandé dans une allocution télévisée. Pour cela, il a promis que des décisions fortes seraient prises par les 27 lors du sommet de l'UE à Versailles les 10 et 11 mars.
"Je défendrai une stratégie d'indépendance énergétique européenne", a-t-il détaillé, car "nous ne pouvons plus dépendre des autres et notamment du gaz russe pour nous déplacer nous chauffer, faire fonctionner nos usines".
En outre "notre défense européenne doit franchir une nouvelle étape" pour ne plus dépendre d'autres pour se défendre, estime-t-il.
La France, elle, "amplifiera l'investissement dans sa défense, décidé dès 2017" et poursuivra sa stratégie d'indépendance économique", a-t-il affirmé.
Des conséquences à venir sur l'économie française
La France "prendra sa part" pour accueillir les réfugiés ukrainien, a-t-il promis, notamment "en accueillant les enfants forcés à l'exil, séparés de leur père resté combattre".
Pour lui, C'est "bien seul et de manière délibérée que reniant un à un les engagements pris devant la communauté des nations, le président Poutine a choisi la guerre".
"La Russie n'est pas agressée, elle est l'agresseur", "cette guerre n'est pas un conflit entre l'Otan et la Russie" et "encore moins une lutte contre le nazisme, c'est un mensonge", a-t-il estime.
Mais "nous ne sommes pas en guerre contre la Russie", a-t-il lancé, se disant "aux côtés de tous les Russes qui refusent qu'une guerre indigne soit menée en leur nom".
Il s'est aussi redit prêt au dialogue avec le président russe. "J'ai choisi de rester en contact, autant que je le peux et autant que c'est nécessaire, avec le président Poutine pour chercher sans relâche à le convaincre de renoncer aux armes".
Il a par ailleurs averti que le conflit pèserait sur l'économie française. "Notre agriculture, notre industrie nombre de secteurs économiques vont souffrir". "Notre croissance sera immanquablement affectée par le renchérissement du prix du pétrole, du gaz, des matières premières a et aura des conséquences sur notre pouvoir d'achat", a-t-il précisé.
Mais le chef de l'Etat a promis de "protéger" les Français contre cet impact en aidant les secteurs les plus exposés, en particulier pour leur trouver de nouveaux débouchés.
Il a rappelé avoir demandé à son Premier ministre Jean Castex "d'élaborer pour les prochains jours un plan de résilience économique et social pour répondre à toutes ces difficultés".
"La guerre en Europe n'appartient plus à nos livres d'histoire ou nos livres d'école elle est là, sous nos yeux", a-t-il conclu.
Sans évoquer sa déclaration de candidature, il a brièvement souligné que "cette guerre vient aussi percuter notre vie démocratique et la campagne électorale qui s'ouvre officiellement à la fin de cette semaine", mais "qui ne nous empêchera pas de nous réunir sur l'essentiel", a-t-il dit.
Jeudi 24 février, au lancement de l'invasion russe, le chef de l'Etat "avait pris l'engagement de tenir informés les Français de l'évolution de la situation". Une promesse qu'il a renouvelée mercredi.
(avec AFP)