Un quart des agents de Pôle emploi en grève pour les salaires et les conditions de travail

Publié : 1er février 2022 à 16h21 par Arnaud Laurenti

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Pour plus d'un tiers des grévistes, il s'agissait d'un débrayage d'une heure, selon la direction de Pôle emploi.

Un quart des agents de Pôle emploi en grève pour les salaires et les conditions de travail
Crédit : Pôle emploi

Environ un quart des agents de Pôle emploi, selon la direction, étaient en grève mardi à l'appel de l'intersyndicale qui réclame une augmentation "significative" des salaires et des effectifs face à "l'empilement" des plans d'action pour les demandeurs d'emploi.

Le taux de participation au mouvement lancé par les 10 organisations syndicales (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, SNAP, SNU, STC, SUD et Unsa) "est de 23,3%", a indiqué la direction de l'opérateur dans un communiqué.

Mais, "pour plus d'un tiers des grévistes (36,5%), il s'agit d'un débrayage d'une heure", a-t-elle souligné en précisant que seulement deux agences sont fermées sur les 900 du réseau.

En conférence de presse, devant le siège de Pôle emploi où manifestaient une centaine d'agents, l'intersyndicale a réclamé "une augmentation générale des rémunérations, significative et urgente compte tenu "des hausses de prix" et "du pouvoir d'achat perdu", la dernière augmentation remontant à 2017.

Preuve de ces bas salaires selon Hélène Ibanez (CFDT), "la moitié des agents de Pôle emploi touchent la prime inflation de 100 euros", réservée aux salariés percevant moins de 2 000 euros nets mensuels.

 

Proposition de la direction jugée insuffisante

Dans le cadre de la négociation annuelle obligatoire (NAO), la direction a proposé une augmentation générale de 1%, une revalorisation du dispositif d'intéressement et des titres restaurants.

"Comme les salaires augmentent automatiquement en moyenne de 2% (ancienneté, promotion...), cela compense largement l'inflation", de 2,8% en 2021, estime auprès de l'AFP le DRH de l'opérateur, Jean-Yves Cribier.

"1% de hausse générale, c'est très insuffisant. La direction n'a absolument pas entendu la revendication", conteste Natalia Jourdin (FO).

Les syndicats dénoncent aussi la "fatigue" des équipes générée par deux ans de crise et "l'empilement" des récentes mesures gouvernementales (remobilisation des chômeurs de longue durée, réforme de l'indemnisation du chômage depuis l'automne ou encore déploiement au 1er mars du Contrat d'engagement jeune).

Si l'opérateur a reçu des renforts (3 400 postes supplémentaires, dont 1 400 en CDI, en 2022 par rapport à l'avant-crise en 2019), Michel Breuvart (SNU-FSU) estime "qu'il y a trop de CDD qu'il faut former sans cesse".

M. Cribier, qui a reçu les syndicats mardi midi, leur a annoncé le renfort de 550 CDD supplémentaires pour le management intermédiaire et l'indemnisation des demandeurs d'emploi.

Le dernier mouvement national à Pôle emploi, qui remonte à novembre 2018 pour protester contre des réductions d'effectifs, avait été un peu plus fort avec 30% de grévistes. Une prochaine journée de négociations est prévue le 9 février.

 

(avec AFP)