Une navette sans pilote expérimentée dans l’Indre
Publié : 21 juin 2022 à 9h23 par Bastien Bougeard
La communauté de communes Cœur de Brenne va mettre en service pendant six mois une navette autonome qui desservira quatre communes. Il s’agit d’un véhicule électrique qui n’a pas besoin de pilote pour rouler.
La science-fiction devient, un peu, réalité. La communauté de communes Cœur de Brenne, va mettre en service, non pas des voitures volantes, mais un mini-bus autonome. C’est-à-dire qu’il peut rouler, sans conducteur.
4 à 5 allers-retours 7 jours sur 7
« Il y aura bien quelqu’un à bord, rassure Jean-Bernard Constant, chargé du numérique à la communauté de communes Cœur de Brenne. Mais le terme de pilote est proscrit, nous parlons ici d’un opérateur qui intervient que dans certains cas de figure, par exemple, si la navette n’est pas en mesure d’éviter un obstacle ». Ce minibus, est équipé de capteurs et de caméras lui permettant d’analyser en temps réel la circulation. « Il faut imaginer qu’il y a une bulle autour du véhicule, détaille Jean-Bernard Constant. Plus un obstacle s’approche de cette bulle, plus la navette va s’adapter, en ralentissant ou en freinant par exemple ». Il n y a pas eu besoin d’installer de capteurs ou de feux tricolores intelligents au bord de la route.
6 mois d’expérimentation
Ce minibus, conçu par le fabricant Milla, est doté d’un moteur électrique, va effectuer 4 à 5 allers-retours quotidiens entre les communes de Martizay, Azay-le-Ferron, Paulnay et Mézières-en-Brenne. « Nous avons choisi ces 4 villes, car elles concentrent des services importants, la crèche à Paulnay, le marché à Mézières-en-Brenne, des commerces, des médecins... L’objectif est de permettre aux habitants, jeunes ou âgés, qui n’ont pas de voiture de se déplacer plus facilement ». Au total, le véhicule va avaler 35 kilomètres, parfois sur des routes départementales, où les voitures peuvent rouler à 80 km/h. « La navette va rouler à 50 km/h maximum. Il a été estimé qu’à cette vitesse, les conducteurs qui arriveront derrière elle pourront la dépasser en toute sécurité. C’est comme si on dépassait un tracteur » souligne Jean-Bernard Constant. Des arrêts spécifiques à la navette ont été installés : « En lien avec des arrêts de bus régionaux pour permettre de prendre les cars Rémi qui nous emmènent jusqu’à Châteauroux. Une application va permettre de vérifier les heures des passages de la navette ».Une première expérience en cours dans le sud
Entrée en service mi-juillet
Cette navette va circuler pendant six mois, car il s’agit d’une expérimentation menée avec l’Université Gustave-Eiffel, l’Ademe (Agence de l’environnement et de maîtrise de l’énergie). Tous sont regroupés au sein d’un consortium qui mène d’ailleurs une expérimentation similaire dans les Alpes-Maritimes. « L’objectif c’est de voir comment les habitants vont accepter le dispositif, vérifier la sécurité des dispositifs, les éventuels problèmes liés à l’autonomie du véhicule etc. Au total on va remettre une centaine de documents » conclut Jean-Bernard Constant. L’État aura ensuite des données sur la faisabilité de ces projets. La navette autonome devrait entrer en service le 13 juillet.