Vendée : O’Gliss Park réutilise 100% de son eau injectée dans ses bassins !

29 juillet 2023 à 6h01 par Morgan Juvin

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Le plus grand parc aquatique de France réutilise 100% de son eau injectée dans ses bassins. La gestion de l'eau est optimisée, avec l'objectif de consommer moins pour préserver plus !

o'gliss
installation de récupération d'eau du parc
Crédit : O'Gliss Park

La gestion de l’eau, au cœur des enjeux de notre société, surtout pendant la période estivale, propice à la sècheresse.

En Vendée, le plus grand parc aquatique de France mise sur le 100% réutilisable. L’eau injectée dans les bassins est traitée puis réinjectée au même endroit à l’image d’un circuit fermé. Un investissement de 200 000€.

Auparavant, O’Gliss Park recyclait 80% de son eau, et utilisait le reste pour arroser les plantes du parc. Un changement de législation a permis de changer la donne ! Entretien avec le dirigeant fondateur d’O’Gliss Park, Michaël Thibaud.

 

Pourquoi avez-vous choisi de lutter contre le gaspillage de l’eau ?

Ça fait quelques années qu’on est conscient qu’on est assez énergivore en termes, donc, de consommation en eau. Mais la réglementation nationale ne nous permettait pas, jusqu’à lors, de pouvoir récupérer et surtout recycler les eaux de nettoyage des filtres. Chose qui a changé à la suite d’un arrêté, qui nous a permis finalement de pouvoir le faire. Donc on a, nous, sauté sur l’occasion. C’est pour ça qu’on a fait ça rapidement. Le choix a été fait en début d’année pour qu’on soit opérationnel sur cette saison 2023.

On évoque plus de 200 000 euros d’investissements. Comment cela se traduit dans vos installations ?

Dans nos installations, ça se traduit par un nouvel ouvrage qui était déjà existant mais qu’il a fallu redimensionner et surtout étancher pour permettre de pouvoir recycler l’eau. Puisque cet ouvrage, avant tout, était sans étanchéité et qui avait pour particularité de pouvoir ressortir les eaux de process 24 heures après. Parce qu’on considère que 24 heures après être sorties du cycle de nettoyage des filtres, l’eau est dépurée et elle peut repartir dans la nature. Nous savions qu’il existait un système qui permettait de pouvoir recycler et renvoyer dans le circuit mais la réglementation nous l’empêchait jusqu’à maintenant.

On parle de 50 000 m3 d’eau économisés chaque année. C’est bien ça ?

C’est tout à fait ça. Donc 50 000 m3 d’eau qui vont nous permettre de recycler dans ce site. Donc, écologiquement parlant, c’est quelque chose d’important, surtout au regard des périodes de sécheresse que l’on a depuis quelques années.

Est-ce que c’est tout de même un investissement rentable pour vous ou l’aspect environnemental est plus important ?

La première chose qui a été mise sur la table, c’est effectivement le volet écologique. Puis est venu, naturellement, le côté économique. L’investissement et le retour sur investissement est assez rapide, de l’ordre de 5 ans.

Ce dispositif est-il une première dans le secteur du tourisme ?

Oui, effectivement, nous sommes les premiers à mettre en place ce dispositif-là et j’ose espérer que nos confrères vont pouvoir suivre la démarche.

Est-ce que vous sentez que la question se pose de plus en plus chez vos clients ? Est-ce que vous êtes souvent amené à répondre à des questions environnementales ?

Malheureusement, non. Puisque les gens viennent avant tout pour s’amuser. Je pense qu’il n’y a pas de conscience encore, au niveau national, de l’usage de l’eau. L’eau est quelque chose qui est peut-être encore une source inépuisable au regard de la population. Nous, on est conscient que non. Donc, aujourd’hui, on se doit absolument d’y prêter attention.

Allez-vous faire la promotion de cet élan environnemental ou c’est quelque chose qui reste en "interne" ?

Dans un premier temps, il n’était pas question de communiquer sur ça pour se faire connaître. Nous, on a une vraie démarche écologique. Nous sommes actuellement en pleine réflexion, surtout dans le dossier d’étude, pour devenir de plus en plus autonome sur notre site, notamment par des ombrières photovoltaïques dans les années à venir sur nos parkings.

Quand vous choisissez d’investir, est-ce que cet aspect environnemental est plus important qu’avant dans vos choix ?

C’est, aujourd’hui, un choix de plus en plus important. D’autant plus qu’on voit que les ressources s’amoindrissent. Donc il est important que, nous en tant que professionnel, nous puissions effectivement réagir et montrer l’exemple. Puisqu’on sait que nous ne sommes pas forcément de bons élèves. A nous d’être, demain, le meilleur élève et de donner un petit peu le pas à tous ceux qui, aujourd’hui, comprennent que nos ressources ne sont pas inépuisables.

Quel est le bilan de la fréquentation depuis l’ouverture le 24 juin dernier ?

Un début de saison relativement correct, malgré une météo bien moins clémente que l’an passé, qui était une année exceptionnelle. Malgré tout, on sent une petite baisse de consommation de nos visiteurs sur site, mais rien d’alarmant pour le moment. Nous sommes très dépendants de la météo, ce qui nous contraint de vivre un petit peu au jour le jour.